La danse des morts
La Danse des morts nous transporte dans un univers médiéval apocalyptique. Le nécromancien, commandant en chef de l'armée des morts, vient de remporter une énième bataille sur les vivants. Au retour de ses troupes dans la forteresse de Castelnecro, il décide d’envoyer ses généraux à la recherche de nouveaux cimetières afin d'agrandir son armée. Il a pour dessein de terrasser totalement le vivant de la surface de la planète. De leur côté, les vivants préparent cette vaine bataille du mieux qu'ils peuvent. En parallèle, nous suivons l’histoire de la petite Pistougri dont les parents ont été assassinés lors de la dernière bataille. Elle se réfugie dans la forêt et rencontre la sorcière cyclope Maminou, qui lui enseignera l’art de réveiller les morts...
Naviguant entre innovation graphique et classicisme dans les thèmes et la narration, l'oeuvre de Pierre Ferrero développe également une recherche formelle forte dans les dialogues, une écriture à la gouaille bien française entre Renaud et NTM. Dans La danse des morts, il nous livre une épopée chevaleresque médiévale détournée très audacieuse et lucide. Le style de Pierre Ferrero a fortement évolué en l’espace de deux livres, cette progression fulgurante se lit très bien dans le chapîtrage et le séquençage de la narration, et dans la dextérité du dessin ainsi que la maîtrise des couleurs. Dans l’éternelle lutte des vivants contre les morts, cette relecture pop des danses macabres d'Hans Holbein place la mort en héroïne, joyeuse et salvatrice. Pierre Ferrero s’amuse des codes de la bande dessinée et les détourne avec une narration intemporelle jonglant avec les clichés de la société moderne comme ceux des récits médiévaux.